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D’un contexte difficile à l’indépendance

Nous avons toujours l’image de la maman qui répète à son enfant “travaille à l’école sinon tu finiras comme elle ou lui”… La liste des métiers à éviter est longue. Il y a aussi beaucoup d’articles qui parlent de “la génération covid, celle des sacrifiés”, les moins de trente ans sans emploi et les gens qui finissent par dire “les jeunes ne veulent plus travailler”. Face à autant de pessimisme ou d’incrédulité de ces 15,5% de chômage des 15 à 29 ans d’après l’INSEE, je réponds toujours “moi aussi j’en ai eu pas mal des jobs alimentaires”. Alors, quelle est la réponse, le pourquoi du comment de cette situation qui inquiète ?

 

Un jour où je travaillais comme hôtesse d’accueil, une équipe de graphistes s’est présentée au bureau d’un grand groupe dans le cadre d’un appel à projet. Rouge comme une pivoine, j’ai annoncé mon ancienne équipe à un directeur des étages supérieurs. Eux non plus n’en menaient pas large… Quelques mois avant, j’avais décidé de partir d’une atmosphère nocive où mon directeur chronométrait le temps que je passais pour chaque tâche, où l’on m’avait forcé à rester au bureau jusqu’à 22 heures. On m’avait rétorqué que j’étais sous-qualifiée et que je ne méritais pas plus qu’un SMIC. Depuis, j’ai repris mes études en école de commerce, travaillé dans d’autres agences avant de décider de me lancer à mon compte. J’aime me rappeler quel caméléon j’ai pu être. Être freelance c’est pareil, il faut se débrouiller avec tous les atouts que nous pouvons avoir.

 

D’après IPSOS, trois salariés sur dix sont victimes de harcèlement moral au travail. Les séquelles de ces harcèlements lors d’un premier emploi sont durables, sans compter la guerre des nerfs pour un jeune professionnel de trouver un emploi même sous-payé. L’extension des aides données aux entreprises pour embaucher des alternants n’est pas une solution. Ces contrats d’apprentissage ne débouchent que trop peu sur des contrats plus durables, et viennent nourrir l’exploitation des jeunes professionnels. Après quatre ans d’expérience et sept ans d’études, je voulais accepter un contrat d’apprentissage pour que celui-ci débouche sur un CDI. Lorsque j’ai refusé un salaire à 1200 euros, j’ai entendu dans les couloirs “elle a prit trop goût au CDD”. C’est donc un long combat que de trouver un premier emploi durable et une fois cela résolu, nous ne sommes souvent sujets de harcèlement, d’heures impossibles de travail non payé ou encore d’angoisse vis à vis de la hiérarchie.

 

Parmi ces 15,5 % de chômeurs de moins de 30 ans, vous avez ceux qui disent non. Vous avez également droit d’en faire partie. Dire non est souvent un oui à la liberté, oui à une vie plus longue et à une bonne santé. Nous aspirons tous à une sécurité salariale, parfois à de grandes ambitions qui riment avec de grandes entreprises, mais à quel prix ? Il faut devenir cette génération qui dit non, qui pense à une économie plus vertueuse. Est-ce une génération d’entrepreneurs et de “petits” indépendants ? La moitié de la masse salariale française est embauchée par les TPE et PME. Alors n’ayez pas peur, soulevez-vous !